Actualité / Sécurité

Rencontre avec le Lt Cl FOHRER

14 mars 2008

Le 20 mars 2008 de 8h30 à 20h00 aura lieu à la Cité des Echanges le 2ème Forum International sur la Cybercriminalité : le FIC 2008. Ce forum est organisé par la Gendarmerie Nationale avec le soutien de l’Union Européenne. Avec plus de 600 visiteurs, 150 entreprises présentes, une couverture médiatique nationale, la première édition qui s’est déroulée le 22 mars 2007 a connu un véritable succès. C’est pour cette raison que la Cité des Echanges a demandé au Lieutenant Colonel Régis FOHRER de rééditer cette manifestation. La volonté est de pérenniser un rendez-vous annuel unique en France sur le thème de la cybercriminalité et faire de Lille une « cyber capitale » dans le domaine de la prévention, de la prospective dans une logique de partenariat public-privé à l’international. Ce pôle d’excellence permettrait ainsi d’anticiper les enjeux et les risques de l’économie mondiale immatérielle.

Une invitée de marque : Michèle Alliot Marie ministre de l’intérieur, de l’Outre-Mer et des Collectivités Territoriales
Le cabinet de la Ministre ayant eu écho de la manifestation a souhaité que Michèle Alliot Marie soit présente. Cette invitée de marque est certainement à l’origine de l’engouement. Il y a ce jour plus de 450 personnes inscrites. Outre la présence de la Ministre, le forum repose sur un programme complet. Ainsi sont abordés la notion de « cyber-conflit », la signature électronique, le « social engineering », banque et risque numérique… Ce n’est pas moins de 80 intervenants, provenant de plusieurs pays différents : France, USA, Belgique, Canada, Roumanie, Estonie, Italie… qui donneront leur éclairage sur la cybercriminalité.

Programme et inscription sur : http://www.fic2008.fr
Lire aussi 01.net : "Le cybercrime, aussi dévastateur qu'un tir de missiles"
Journal du Net : "9 piratages qui ont marqué l'histoire informatique"

Lieutenant Colonel FOHRER de l’armée de terre à l’intelligence économique

Le lieutenant Colonel FOHRER est entré dans l’armée de terre en 1982 comme militaire du rang. Il est devenu sous-officier, puis officier. Commandant d’unité de Transport, il a participé à la première guerre du Golfe où il était soutien immédiat de la division Daguet. Après son retour d’Irak, par concours interne il a intégré la Gendarmerie Nationale d’abord comme commandant d’escadron mobile à Creil, puis à l’école d’officiers comme chef de cabinet du Général. Ensuite, il entre à l’Ecole de Guerre et arrive à Lille en 2004. Découvrant un intérêt pour l’intelligence économique, il explore le sujet dans sa globalité.

Lors de l’arrivée du Général WATIN-AUGOUARD, l’initiative exploratrice se concrétise sous la forme d’un nouveau poste : celui de chargé de missions Intelligence Economique et nouvelles criminalités.
L’objectif principal est de participer au schéma régional d'intelligence économique et de sensibiliser les entreprises à l’IE à la protection des patrimoines matériel et immatériel en organisant notamment les FIC.
Détecter, anticiper, proposer, éduquer, à travers ses 4 verbes se résument la mission de la cellule IE de la Gendarmerie Nationale.

Focus sur les principaux dangers dans l’entreprise
Quelque soit le type d’activité, toute entreprise peut être considérée comme stratégique à partir du moment où elle fournit de la valeur, des emplois. Malgré cela, les chefs d’entreprises sous-estiment la protection de leurs patrimoines. Même s’ils multiplient les protections aux niveaux informatiques : cryptage, mot de passe… Ils en oublient la protection périmétrique de l’entreprise. La protection de l’information ne vaut que par l’approche globale de sécurité. Rien ne sert de mettre des firewalls, si d’un autre côté on laisse entrer n’importe quel sorte d’individu dans l’entreprise.

L’espionnage industriel n’est pas l’apanage des romans ou du cinéma, il existe réellement. Ce ne sont pas les systèmes qu’il faut mettre en cause mais les défaillances humaines. La sécurité doit répondre à une charte. Il faut par exemple évite les conversations professionnelles dans les transports : avion train. En déplacement, il faut se garder de laisser ouvert son ordinateur portable à la vue de tous. L’idéal est de pouvoir consulter les informations de l’entreprise ou travailler sur un mode distant. C'est-à-dire que rien n’est stocké, si d’aventure l’ordinateur était perdu les informations ne seraient pas accessibles.

Parmi les plus dangers récurrents, on observe l’usurpation d’identité. L’usurpation d’identité est très fréquente. Il est difficile d’évaluer le volume d’infraction. Elles sont en effet d’une valeur minime et donc les personnes abusées n’estiment pas le montant suffisamment élevé pour intenter une action. De plus, il n’y a pas de distinction entre le vol matériel et le vol immatériel. Cependant la fraude « numérique » ou « immatériel » doit sensiblement dépasser les vols et les fraudes classiques. Son évolution tient au fait de la baisse de prise de risques. « Il est moins dangereux d’introduire un système informatique que de braquer une banque ». D’autant plus que celui qui pirate un système passe pour génie alors que celui qui vole à l’étalage est considéré comme un « voyou ».

Un code de conduite pour le « Cyber Espace »
A l’image du code de la route, il faudrait pour remédier à tous ces dangers un code international régissant la circulation des flux dans le « Cyber Espace ». Ce code doit être international et applicable dans tous les pays. C’est un sujet d’actualité, c’est pour cette raison que l’Union Européenne est présente au forum du 20 mars.

Les défis de la Gendarmerie Nationale
La gendarmerie nationale doit s’adapter au 21è siècle. Son principal challenge est de garantir la sécurité des personnes physiques et morales et des biens matériels et immatériels. Le défi n’est pas seulement au niveau de la structure mais aussi des hommes. Les gendarmes se doivent d’être polyvalents. Ils doivent pouvoir traiter aussi bien un vol de scooter qu’une arnaque en « phishing ». Le traitement des fraudes « numériques » a suscité un intérêt pour la gendarmerie de la part d’un nouveau public : les informaticiens. Dans le monde globalisé le facteur de puissance n’est plus militaire mais économique. Et comme l’information, les services, la monnaie relèvent presque tous de l’immatériel. La cybercriminalité n’a pas fini de susciter des vocations aux quelles la Gendarmerie se devra d’y mettre un terme.
Frédérick Warembourg

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Frédérick Warembourg