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Rencontre avec Mr Bontinck

4 février 2008

  • Rencontre avec Jean-Thierry BONTINCK Responsable informatique et environnement Flandre-Lys
    Flandre Lys est une communauté de communes, qui de manière inédite est à cheval entre deux départements : le Nord et le Pas-de-Calais. Elle comprend 7 communes : Estaires, Fleurbaix, Haverskerque, La Gorgue, Laventie, Lestrem et Merville. Cela correspond à une population de 32 000 habitants. Créée en 2003 Flandre-Lys est actuellement présidée par Monsieur Bouquet maire d’Haverskerque.

La communauté de commune a pris un réel essor depuis la nomination d’un directeur général des services : François FLANDERINCK.

– Attaché territorial externe promotion 2000
– DEA histoire économique contemporaine
– Maitrise de sciences économiques
– Chargé de mission affaires juridiques communes de Gravelines 1er janvier 2001 au 1 er octobre 2001
– Directeur des affaires juridiques et financières et DSI communauté d’agglomération de Maubeuge Val de Sambre 1r octobre 2001 1er aout 2003
– Directeur Général des Services communauté de communes Flandre Lys depuis le 1er aout 2003

Flandre Lys est membre Le réseau Raphaël. 20 personnes travaillent au sein de cette communauté dont le siège est situé à La Gorgue. Les principales missions résident dans :
– la création de zone d’activité afin de favoriser le développement économique.
– La mise en place de structure pour la jeunesse comme la gestion de la base nautique d’Haverskerque.
– L’action sociale
– Des actions spécifiques comme le programme EPODE (Ensemble prévenons l’obésité des enfants).
– Et le projet phare la mise en place de la redevance incitative

Ce projet vise à réduire le volume des déchets des 32 000 habitants de cette communauté. C’est la seule expérience dans le Nord de la France. Pour cela, l’informatique est venue en aide. Ainsi, les bacs de ramassage ont été équipés d’une puce. Flandre Lys a recruté un responsable informatique pour construire puis développer le projet : Jean-Thierry BONTINCK.

Agé de 33 ans, Jean-Thierry BONTINCK est ingénieur généraliste. Il a débuté dans une Web Agency pour après rejoindre Flandre Lys avec un titre inédit : responsable de l’Informatique et de l’Environnement.

Comment est né le projet de redevance incitative ?
C’est d’abord le projet des élus. Chaque année, ils constataient l’augmentation du volume de collecte de déchets au sein de leur commune. Cette augmentation avait pour conséquence d’augmenter les tarifs liés au ramassage.

Dès lors les trois principales solutions du financement de la collecte des ordures ménagères ont été étudiées.

– la première c’est le financement sur le budget global directement inclu dans les impôts. Le souci c’est qu’il n’y a pas de visibilité sur le montant affecté à la collecte

– la seconde c’est le prélèvement par la taxe, la TEOM : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Son coût est calculé à partir de la valeur locative de l’habitation. Mais le fichier n’est pas mis à jour. De plus, on constate des incohérences deux maisons identiques appartenant à un même coron peuvent avoir des valeurs locatives différentes.

– Enfin la troisième, c’est la redevance. L’idée est de faire payer en fonction de l’usage du service. Dans cette catégorie, on distingue la redevance générale de la redevance incitative. La redevance générale est basée sur un forfait en fonction du nombre de personnes dans l’habitation et la redevance incitative a pour objet d’inciter l’habitant à réduire lui-même son volume de déchets.

Quels sont les moyens pour mettre en place la redevance incitative?
En premier lieu, on peut recourir à la solution des sacs prépayés. Ensuite, on peut décider de peser les déchets, c’est la pesée embarquée. Enfin, on peut totaliser le nombre d’enlèvements par bac. Le tarif est calculé sur un abonnement de service auquel s’ajoute le prix à l’enlèvement. Flandre Lys a opté pour le dernier choix.

Techniquement comment fonctionne le système de comptage ?
Chaque bac de ramassage est doté d’une puce avec code barre. Cela signifie que ces bacs même s’ils ressemblent à ceux des voisins, disposent d’un identifiant unique associé au nom de leur propriétaire. Lorsque que le bac arrive sur le camion, la puce est détectée.
Elle enregistre 3 données principales :
– l’heure,
– le n° du bac
– le camion qui a effectué le ramassage.
Le releveur de bennes peut également envoyer des informations. Il choisit entre les 3 boutons poussoirs pour indiquer si le bac est abîmé, s’il est trop petit (les déchets débordent et jonchent la voie) s’il y a une pollution des flux. Le dernier cas concerne les containers de recyclage. Veolia qui gère la flotte de camion envoie par mail les informations compilé par les ordinateurs. A partir de ces informations, Flandre Lys édite des factures semestrielles. C’est une facture à part qui est différente de celles des impôts. Ce sont 15 000 factures envoyées deux fois par an.

Quelles analyses effectuez-vous sur l’ensemble des informations collectées ?
Une fois le système mis en place, chaque mairie a pu reprendre la main. Elles ont pu constater que la redevance a joué sur la diminution du volume des déchets. Les habitants ont adopté des comportements éco-citoyens.

Les habitants ont-ils accès aux informations ?
Ils peuvent via un identifiant inscrit sur leur facture accéder au journal des enlèvements dans un espace dédié sur le site Internet de Flandre Lys : www.cc-flandrelys.fr. Cela peut leur donner une idée des horaires du passage des camions. Ils peuvent vérifier le nombre des enlèvements.

Quelles sont les évolutions possibles du système ?
L’idéal est de pouvoir payer sur le site Internet. Mais la réglementation ne permet pas de recevoir des paiements sans l’édition d’un document papier.

On souhaiterait aussi que les camions puissent envoyer l’information en temps réel. Ainsi nous pourrions être plus réactif quand au changement de bacs.

Enfin, on pourrait constituer des indicateurs afin que chaque habitant se situe quand au volume de ses déchets.

Auteur

Frédérick Warembourg