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PSY un symbole des ambitions coréennes !

5 février 2013

Applica s’est penché sur PSY, cela aurait pu être l’inverse mais ce n’est pas le cas. Il est toujours périlleux mais intéressant de tenter de comprendre ce qui se cache derrière un succès aussi planétaire qu’inattendu.

A moins d’avoir vécu en ermite, il est impossible de ne pas avoir entendu parler du phénomène.

PSY c’est :

  • plus de 1 milliard de vues sur youtube (http://www.youtube.com/watch?v=9bZkp7q19f0)
  • plus de 6 millions de dollars reversés par le site
  • des parodies inombrables
  • des contrats publicitaires qui pleuvent
  • des prix remportés lors de festivals de musique…

Comment expliquer ce succès ? Au-delà du phénomène, il s’agit de percevoir des mouvements qui ont pris naissance il y a plusieurs années. Pour nous éclairer, outre la lecture d’articles nous avons fait appel aux connaissances d’Olivier Lopez, Conseiller à la CCI International et spécialiste de la Corée du Sud.

PSY dans sa chanson se moque des habitants du quartier de Gangnam. Ce quartier symbolise à lui seul la modernité de la Corée du Sud. Affaires et shopping sont les 2 principales caractéristiques de ce lieu. Samsung y expose un show room à la hauteur de sa renommée. Une partie des habitants ont gagné beaucoup d’argent dans ces grandes entreprises coréennes que constituent les Schaebol (forme de conglomérats verticaux) comme LG, Samsung, SK… L’automobile, l’high tech qui ont envahi le marché mondial sont à l’origine de cette richesse, désormais aux mains d’une jeunesse créant son propre style, déconnecté des codes occidentaux.

La Corée du Sud, qui jadis faisait partie des 4 dragons, a affiché très tôt une ambition au niveau du continent asiatique en souhaitant concurrencer le Japon notamment, puis une ambition mondiale. Elle a insufflé une dynamique en organisant les Jeux Olympiques de Séoul en 1988 et en co-organisant avec le Japon la coupe du monde de 2002 où elle a fini 4è. La Corée du Sud est le 13 ème pays le plus riche au monde et le 4è au niveau asiatique.

L’ambition mondiale transparait dans l’attitude de Samsung dont on perçoit depuis peu une volonté de leadership dans le mobile notamment. Samsung dépasse Apple et souhaite faire cavalier seul en proposant son système d’information et par conséquent de se priver de Google.

Derrière ce milliard de vues, il y a désormais un pays qui est maintenant connu mondialement dans un autre domaine. Ce n’était pas forcément cette image  que le pays voulait afficher mais cette dernière découle du substrat économique qu’elle a façonné.

PSY de son vrai nom Pak Jae-Sang n’est pas représentatif de cette jeunesse « bobo » du quartier Gangnam. Ce n’est pas un artiste ex nihilo. Il est connu dans son pays pour ses albums et ses talks shows. Son âge, son style et son physique ne correspondent pas aux idéaux véhiculés par la société coréenne qui adule plutôt les héros de drama (sitcom coréens) où les acteurs sont très minces et très jeunes. Mais la particularité de PSY est de maîtriser l’anglais et donc de pouvoir « s’exporter » et être à l’aise dans les talks show américains. Décrié au début dans son pays, désormais il est adulé. Le quartier Gangnam saisit les opportunités de tirer des bénéfices de cette notoriété. En 4mn13, PSY est parvenu à imager l’ambition d’un pays si loin mais si proche par ses produits : téléphone, télévision, électroménager, automobile…

Articles :

http://www.ouest-france.fr/region/normandie_detail_-Tendance.-C-est-quoi-au-juste-le-Gangnam-Style-_3724-2140191_actu.Htm

http://www.gentside.com/gangnam-style/gangnam-style-sur-youtube-ce-que-vous-ne-savez-pas-sur-la-video-la-plus-vue-du-monde_art46858.html

http://www.atlantico.fr/decryptage/gangnam-style-psy-phenomene-sud-coreen-qui-enflamme-web-484985.html

http://www.staragora.com/news/psy-et-son-gangnam-style-qui-se-cache-derriere-ce-tube/454072

http://www.courrierinternational.com/article/2012/12/13/psy-ou-le-triomphe-de-la-sincerite

http://www.lepoint.fr/culture/grace-a-psy-la-pop-sud-coreenne-reve-de-conquerir-le-monde-26-01-2013-1620572_3.php

Auteur

Frédérick Warembourg