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Gain de temps, entre idéal et obsession

17 février 2009

Le temps ! Cette valeur objet de toutes les convoitises. Le Nouvel Economiste dresse un constat alarmant à travers un superbe article : « Blackberry power ; les ravages de la course au temps ». La course au temps s’accentue de plus en plus en fonction des progrès techniques. Il y a plus de cent ans la nuit forçait les individus à se reposer. Hors la fée électricité a permis de prolonger l’activité au-delà de la journée. A cela, il faut ajouter la facilité de la circulation des individus et de l’information. Les moyens de transports de plus en plus rapides réduisent l’espace temps. Internet et les terminaux mobiles créent une connexion permanente, qui ne permet plus de distinguer vie privée et vie professionnelle. Les collaborateurs glissent vers le syndrome de l’hyper-connectivité. Le lien avec l’entreprise donc avec le travail est permanent. Cette permanence est parfois justifiée en fonction du poste, de la responsabilité et de la nature même de l’individu.

 

Mais voilà cette course est-elle raisonnable ? Telle est la problématique principale du dossier. L’auteur Henri J.Nijdam affirme qu’il faut échapper à la dictature du temps. Car la vitesse ne laisse pas place à la réflexion. A la réflexion se substitue le réflexe. Nous sommes dans le domaine de l’improvisation de haut niveau. Cependant la recherche, l’économie, beaucoup de domaines ont besoin de temps. En revanche, l’emprise de l’immédiat nuit à la vision lointaine et les mesures prises dans l’urgence ont quelque fois des effets plus graves que le problème traité. Cette emprise se traduit par une « fièvre obsidionale, la fièvre de l’enfermé vivant » selon Paul Virilio. Le sociologue remet au goût du jour l’intrigue de « L’homme pressé » de Paul Morand. Ecrit bien avant l’éclosion des TIC, le livre décrit la course du héros vers sa déchéance car ne sachant pas faire la différence entre l’important et l’urgent.

 

Pour Jean-Louis Servan Schreiber fondateur de la revue « Psychologies » et l’auteur en 1974 de « L’art du temps », « Nous sommes nos propres interrupteurs ». La réponse face à cette immersion est en chaque être. Nous sommes tous inégaux devant la gestion du stress, de notre besoin de sommeil. C'est à nous de définir nos besoins nos priorités, faire les distinctions entre l’urgent et l’important et par moment « laisser le temps au temps ».

 

Le Nouvel Economiste : « Blackberry power, les ravages de la course au temps »

Auteur

Frédérick Warembourg